Je ne vais pas vous parler de la BD Blast auquel je n'ai pas du tout adhéré. Et pourtant, le deuxième tome a eu le prix de la meilleure série au festival dBD 2012.
Je vais plutôt vous parler de ma découverte de "Valse avec Bachir".
Et oui, il a fallut qu'Arte le diffuse la semaine dernière, pour apprécier ce film de 2008... Alors qu'il est en intégralité sur Youtube (cf. vidéo au dessus)
Valse avec Bachir est un film autobiographique. Ari Folman, metteur en scène israélien, a rendez-vous en pleine nuit dans un bar avec un ami en proie à des cauchemars récurrents, au cours desquels il se retrouve systématiquement pourchassé par une meute de 26 chiens. 26, exactement le nombre de chiens qu'il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80 !
Jusque là, Ari Folman n'avait aucun souvenir de sa guerre au Liban. Mais le cauchemar de Boaz va faire resurgir un moment de sa vie. Il va lui faire se poser des questions sur son rôle dans ce massacre.
On le voit évoluer petit à petit dans sa mémoire grâce aux souvenirs des uns et des autres... Il va finir par comprendre... Et là, rupture avec le film d'animation : on voit des bouts de documentaire filmée au moment après le massacre.
Je trouve que raconter cette histoire sous forme de film d'animation est très utile. On a plus de facilité à supporter certaines scène qui auraient pu être très gore.
Un dessin animé ou plutôt une bd animée ! Les humains ont des mouvements de marionnettes. C'est très étrange et pas forcément évident de rentrer dedans... et puis l'histoire intrigue. On se demande ce qu'il va découvrir.
Ce film me fait penser au Dormeur du Val de Rimbaud. Cette découverte poétique et macabre alors que tout paraissait paisible au début.
La bande originale est aussi particulière que l'animation. Plutôt en rupture avec l'histoire relatée... On peut penser à Platoon avec cette musique classique très douce et une scène hyper violente.
Conclusion : Comment vivre avec la mémoire de l'insoutenable ? Très beau témoignage d'un soldat traumatisé.
Ari Folman déclarait, après avoir reçu le César du meilleur film étranger (2009) : « La seule et unique déclaration qui est faite dans Valse avec Bachir est clairement une déclaration universelle. Le film dit qu’il n’y a ni gloire, ni glamour dans la guerre. La guerre est inutile, et mon film est un message de paix ».
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